

Numéro 1
2 septembre 2008
DES AMBITIONS POUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
La
lettre Flash au format pdf (mise en page originale)
La rentrée universitaire s’installe avec des charges de travail
rognant un peu plus chaque année le temps que les enseignants-chercheurs
et enseignants peuvent consacrer à leurs recherches, à des synthèses
et des innovations dans les programmes de formation. Déjà, dans
les établissements, se profile la situation inédite de suppressions
d’emplois statutaires (- 900 au budget 2009 dans la logique actuelle du
gouvernement) et s’organise l’embauche plus ou moins discrétionnaire
d’un nombre grandissant de personnels précaires couvrant le large
éventail des métiers du supérieur et de la recherche. Du
côté des étudiants, pas d’amélioration du pouvoir
d’achat des bourses, des difficultés constantes en matière
de logement et des cursus universitaires toujours aussi peu lisibles…
Ces freins à la dynamique d’entrée et de réussite
dans l’enseignement supérieur sont analysés dans une récente
étude de l’INSEE (*) qui souligne en creux tous les progrès
qu’il reste à accomplir pour une réelle démocratisation.
Surmonter les inégalités sociales, territoriales, et relever
les défis scientifiques devraient être des objectifs partagés.
La politique gouvernementale y renonce. Par une spécialisation des établissements,
leur hiérarchisation, via le plan campus, dans une concurrence appauvrissante,
par le pilotage économico-politique direct du choix des priorités
et de l’organisation de la recherche via les pôles de compétitivité,
l’ANR, le crédit impôt-recherche…, le pouvoir casse
le service public. Cet été, le plan campus et ses avatars visent
à concentrer les financements de l’Etat sur un petit nombre d’établissements,
de formations ; le volontarisme du ministère pour faire passer aux «
compétences élargies » une vingtaine d’universités
(gestion globale du budget, recrutement de vacataires, etc.) s’est appuyé
sur une utilisation pernicieuse du classement de Shanghai heureusement de plus
en plus contesté au sein de la communauté universitaire. Le bouleversement
de la formation des enseignants, associé à la masterisation, fait
imploser le potentiel de formation des IUFM, remet en cause les contenus de
formation professionnels et suscite une légitime colère au-delà
du monde universitaire.
La communauté universitaire s’est forgé de réelles
ambitions collectives et individuelles sur les fronts de l’avancée
réfléchie, cohérente et collégiale des savoirs :
il faut le faire entendre.
De sérieuses menaces pèsent sur les obligations statutaires de
service, sur les principes des rémunérations des enseignants du
supérieur. Le ministère veut aller vite, sans entendre ni l’expérience,
ni les revendications des collègues, pour transposer dans le cadre réglementaire
les conclusions les plus régressives du rapport Schwartz. L’individualisation
des conditions de recrutement, l’arbitraire dans ceux-ci, comme dans l’attribution
des services et de primes conçues pour remettre globalement en cause
toutes les grilles de salaires statutaires, sont des dangers imminents. Le SNESUP
appelle partout les universitaires à débattre de la mise en œuvre
d’un plan cohérent d’actions associant tous les personnels
tant dans les instances universitaires locales et nationales que dans des mobilisations
originales et significatives. L’idée d’un recours à
un moratoire dans la transmission des rapports et expertises d’évaluation
de la recherche, se prolongeant début octobre par une grève administrative
sur l’ensemble de nos missions, puis, si le gouvernement refuse de nous
entendre, sur une conséquente période de grève, doit faire
son chemin. C’est aux syndiqués, aux collègues d’en
décider.
L’année universitaire passée porte la marque des actions
et des succès électoraux contre les logiques de la loi LRU ; elle
s’est achevée par une mobilisation importante qui a fait reculer
le gouvernement dans son projet de démantèlement brutal du CNRS.
Sur cette lancée, l’année qui s’ouvre s’annonce
avec confiance. Dès à présent, dans toutes les réunions
de rentrée, avec les enseignants du primaire et du secondaire le 11
septembre, avec l’ensemble des salariés et retraités
le 7 octobre, les enseignants du supérieur sauront poser
les jalons de dynamiques victorieuses pour nos revendications.
« NUIT DES IUFM » - JEUDI 4 SEPTEMBRE SAUVER
LA FORMATION DES ENSEIGNANTS : ENSEIGNER EST UN METIER QUI S’APPREND
(*) Economie et statistique n° 410 – août 2008
style='color:red'>syndicat national de l'enseignement supérieur 78, rue
du faubourg saint-denis 75010 Paris Tél. : 0144799610 Fax :
0142462656 Courriel : accueil@snesup.fr
Site web : www.snesup.fr
Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués
(fichier
pdf avec mise en page originale), peut être diffusée sans réserves dans
les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir,
de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants
syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire
entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier,
? et faire part d'observations sur tous les contenus et les formes de la négociation
à : sg@snesup.fr