Encore une cohorte de futurs enseignants sacrifiée ?!

Publié le : 22/07/2014


Encore une cohorte de futurs enseignants sacrifiée ?!

Le SNESUP-FSU avait demandé le 16 juillet au ministère de l'Éducation nationale (et, accessoirement, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche) de revenir sur l'affectation hors de leur académie de formation de nombreux lauréats du concours rénové admis en M2 MEEF, afin que ceux-ci puissent suivre normalement le cours de leur formation, comme les textes officiels le prévoient. Voir aussi la position du SNES-FSU : http://www.snes.edu/Affectation-des-laureats-concours.html ainsi que la lettre du SNEP-FSU et du SNES-FSU à Benoit Hamon le 13 juillet http://www.snepfsu.net/actualite/lettre/13juillet14.php.

Le MEN, futur employeur, dans un dernier arbitrage, n'a pas accédé à cette demande alors qu'il avait affirmé le contraire aux directeurs d'ESPE, inquiets, réunis le 17 juillet.

Les conséquences de cette décision sont désastreuses et inacceptables pour ces étudiants. La cohérence de leur parcours de master est brutalement interrompue, et ils sont obligés de muter pour quelques mois, avant leur affectation définitive. Ils paient le prix d'un concours en milieu de formation, ainsi que l'incapacité à gérer les besoins en moyens d'enseignement. Ils se retrouvent avec une formation aux métiers de l'enseignement (MEEF), dont le M1 redevient une « année de préparation concours », complètement déconnectée du Master 2, comme avant 2008 !

Que de discours sur la priorité de la formation, sur l'accompagnement à l'entrée dans le métier pour rien !

Si cette décision était maintenue, il faudrait, dans toutes les ESPE, convoquer en urgence des commissions de validation d'étude pour une admission dans les M2 de leur nouvelle académie. Aucune université ne s'est préparée à une telle éventualité.
Ajoutons que ces commissions sont souveraines et que l'inscription peut être refusée pour diverses raisons (sélection, capacités d'accueil, dossier jugé insuffisant...). L'organisation locale des masters MEEF peut imposer des unités d'enseignement supplémentaires.

Le MEN s'est engagé à ce que tous les étudiants soient inscrits dans un M2 de leur académie d'affectation, mais en a t-il le pouvoir ? Les collègues des ESPE doivent-ils subir cette situation au prix de la désorganisation de l'ensemble des masters et d'un surcroît de travail immense ? Comment le MEN compte-t-il financer le coût engendré ?

Le MEN bafoue les règles élémentaires du diplôme de master et fait comme si les universités n'étaient pas autonomes, tout en continuant de refuser par ailleurs un cadrage national !

Dans l'immédiat, le SNESUP-FSU et le SNEP-FSU réitèrent leur demande de revenir immédiatement sur cet arbitrage, avant qu'il ne soit trop tard. Ils demandent que les étudiants puissent poursuivre leurs études dans de bonnes conditions et qu'aucune charge supplémentaire ne leur soit imposée pas plus qu'aux universités.

Le MENESR doit assumer sa double mission de formation et de recrutement-affectation des stagiaires dans de bonnes conditions, et non l'une au détriment de l'autre. Le SNESUP-FSU et le SNEP-FSU ont fait des propositions pour cela : concevoir plusieurs voies pour entrer dans le métier, dont une - la plus importante - avec des pré-recrutements et une pré-professionnalisation en Licence, deux années de master avec stages, un concours professionnalisant, une année de fonctionnaire-stagiaire à tiers temps après le master et des compléments de formation en tant que néo-titulaire. Il est grand temps qu'ils soient entendus.

Paris, le 21 juillet 2014