Vigilance citoyenne et coup d'arrêt à toute forme de racisme et d'antisémitisme

Publié le : 09/06/2013

Vigilance citoyenne et coup d'arrêt à toute forme de racisme et d'antisémitisme

Une série de voies de fait et de propos relevant du racisme ordinaire, notamment antisémite, viennent souligner, y compris dans l'ESR, la persistance d'agressions inacceptables et blessantes pour tous, au-delà des personnes ou catégories directement visées. Ces faits montrent que la vigilance s'impose contre toutes les menées nationalistes, racistes et antisémites, que leurs auteurs soient anonymes ou désignés, qu'ils assument les messages en cause, ou qu'ils en relativisent la portée. L'actualité vient de le confirmer tragiquement avec l'assassinat du jeune Clément Méric par des membres d'un groupe fasciste à Paris. Aucune banalisation des idées de l'extrême droite ne doit être tolérée.
De tels faits sont survenus notamment au Centre d'Assas (cf. Paris 2) en Mars 2013 à l'encontre de l'association UEJF dont le local a été marqué de croix gammées. On sait qu'une organisation étudiante d'extrême droite y sévit périodiquement depuis des décennies.
En Mai 2013, une pièce de théâtre écrite et jouée à l'Université de La Rochelle a été jugée antisémite par la Ligue des Droits de l'Homme (Section LDH La Rochelle-Aunis) qui s'est adressée publiquement au Président de l'Université. Elle déplore un scénario et des dialogues construits autour du personnage central « Richard Goldberg, riche homme d'affaire juif » ; les Goldberg sont montrés comme des calculateurs obsédés par l'argent, et leurs personnages diffèrent peu des caricatures de juifs typiques des années 40. Cette pièce joue sur des stéréotypes antisémites insupportables, tels que « les Juifs aiment l'argent », « les Juifs s'enrichissent sur le dos du reste de la population », ou « les Juifs complotent en attendant sournoisement leur heure pour agir au grand jour ». Elle évoque en outre de façon insultante la Shoah.
Le fait d'utiliser le stéréotype du "banquier juif " n'est pas neutre et peut alimenter, de manière consciente ou non, un racisme et un antisémitisme ambiants dans l'actuel contexte social et politique, au risque de faire le lit de l'extrême droite. Pour la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), la pièce ne fait " qu'aligner et enfiler les préjugés les uns derrière les autres et cela sans aucune distance", et est clairement antisémite.
La liberté de création ne va pas sans esprit de responsabilité, sans faire vivre des valeurs humanistes de tolérance mutuelle, de fraternité, de solidarité, d'antiracisme. Un devoir de mémoire est aussi nécessaire. Le contenu d'une telle pièce aurait dû conduire à opposer un refus au projet d'en faire un évènement de l'Université. Ce déplorable évènement conduit à appeler chacun à ses responsabilités dans le respect intransigeant des valeurs du vivre-ensemble.
Enfin, diverses formes de xénophobie et de racisme, notamment anti-arabe, anti-Roms ou dirigé contre des personnes du fait de leurs convictions ou de leur orientation sexuelle, se manifestent de façon décomplexée et inquiétante, sachant que ces phénomènes alimentent des formes d'exclusion et des violences liberticides, et qu'ils occultent les vraies responsabilités de l'actuelle crise économique et sociale aggravée.
Comme il le fait depuis son origine, et comme l'exige l'actuelle période avec la banalisation de slogans haineux et la résurgence d'une violence à caractère fasciste, le SNESUP-FSU appelle les collègues, tous les personnels et les étudiants, à exercer ensemble un devoir de vigilance et d'intervention citoyenne sans aucune concession contre toute forme de xénophobie, d'homophobie, de racisme et d'antisémitisme.
Paris, le Vendredi 7 Juin 2013.